Testament
de saint Daniel le stylite
“Il
(Dieu, notre Maître et Seigneur jésus Christ) vous affermira
et vous protègera du mal et gardera votre foi en Lui
ferme et inébranlable, si vous persévérez dans
l’unité les uns avec les autres et l’amour parfait jusqu’à
votre dernier souffle.
Tel est le bon fondement sur le quel commencer à peindre une icône. Nous voyons tout d’abord que c’est «l’unité les uns avec les autres et l’amour parfait », l’unité de l’amour, « la charité, qui est le lien de la perfection », comme la qualifie saint Paul, qui garantit la stabilité dans la vraie foi. Ensuite, c’est la stabilité dans l’Eglise comme lieu de la vraie foi et de la conscience dogmatique : “ ne vous séparez jamais de votre sainte mère, l’Eglise, détournez vous de toutes causes de trouble et de l’ivraie des hérétiques qui sont les ennemis du Christ ”- qui garantissent la croissance dans la perfection, c’est-à-dire dans la vie chrétienne. Dans un premier mouvement, c’est l’amour, comme accomplissement des commandements, qui appelle le don de la foi ; ensuite, dans un mouvement inverse, c’est le respect de ce don et sa garde, par la vigilance à ne pas quitter l’Eglise, qui appelle le don de l’amour, comme perfection, et rend possible l’accomplissement des commandements. Nous voyons donc saint Daniel exprimer, dans ce court paragraphe, et la position exprimée par saint Jean Chrysostome qui affirme que seul l’accomplissement des commandements peut garder l’homme dans la vraie foi – et la position de Père Sophrony (Sakkharov), selon lequel c’est seulement sur la base de la vraie foi que peuvent être accomplis les commandements en tant qu’ils sont la vie spirituelle. Ce qui signifie que là où manquent l’amour et l’accomplissement des commandements, il ne peut y avoir la vraie foi, sinon seulement en apparence ; ensuite que là où manque la vraie foi, il ne peut y avoir ni amour ni accomplissement des commandements, sinon également seulement en apparence, l’un étant l’indice de l’autre. L’un et l’autre aspect, l’intellect et le cœur, unis par la grâce du Christ, qui font des hommes en qui elle repose « un seul corps et un seul esprit persévérant dans l’humilité et l’obéissance». |
![]() |