IN MEMORIAM METROPOLITE NICOLAS

Mgr Nicolas Le 23 janvier 1985, Monseigneur Nicolas, ancien Exarque Patriarcal pour l'Europe Occidentale et Métropolite de Chersonèse est décédé à Sainte-Geneviève-des-Bois, lieu de sa retraite.Le Métropolite Nicolas (dans le siècle - Stéphan Pavlovitch Yeremine) est né à la "stanitza'' Tepinskaya dans la région du Don en Russie méridionale le 19 décembre 1892. Il fait ses études de théologie à l'Institut Saint Serge à Paris

Le 8 octobre 1942, il est ordonné prêtre, le 16 mars 1945, il prononce ses voeux monastiques. Il remplit différentes fonctions pastorales et pédagogiques et reçoit plusieurs récompenses ecclésiastiques pour son ministère dévoué dans la Sainte Eglise.Lors de la réunification du groupe "eulogien" avec l'Eglise Orthodoxe Russe, il est nommé Recteur de la communauté des Trois Saints Hiérarques à Paris (le 6 septembre 1947) et il occupe ce poste jusqu'au jour de sa retraite. Le 17 décembre 1953, il est ordonné Evêque avec le titre "de Clichy", et nommé vicaire de l'Exarque du Patriarche de Moscou en Europe Occidentale. Lors de sa nomination au poste d'Exarque, il est élevé au rang d'Archevêque.

Le 5 janvier 1960, Sa Sainteté le Patriarche Alexis lui confère la dignité de Métropolite avec le titre "Métropolite de Chersonèse, Exarque du Patriarche de Moscou pour l'Europe Occidentale". En 1963, déchargé de ses fonctions sur sa demande, il continue à rester actif, célèbre l'office divin tous les jours jusqu'à la veille de sa mort ; il demeure le guide bien-aimé de ses enfants spirituels, incarne la "règle de foi" lumineuse pour tous ceux qui recherchent son secours, et conserve un vif intérêt pour toute chose...

Les obsèques et la liturgie eucharistique pour les défunts furent célébrés à l'église des Trois Saints Hiérarques par SS EE le Métropolite Antoine de Souroge et l'Archevêque Basile de Bruxelles et de nombreux prêtres. Nous reproduisons ci-dessous, traduit du russe, le sermon prononcé à cette occasion par Son Eminence le Métropolite Antoine : « 'Lorsque, pour la première fois, Monseigneur Nicolas alors simple prêtre - fit son entrée dans notre ancienne église des Trois Saints Hiérarques, la lecture du jour était celle de la seconde épître à Timothée :
"Je t'adjure donc, en présence du Dieu et du Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts, par son avènement et par son royaume, prêche la divine parole, insiste à temps et à contre-temps, démontre, menace, exhorte, en toute patience et en toute doctrine. Viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais se donneront quantité de maîtres au gré de leur convoitises. Le prurit leur fera fermer les oreilles à la vérité pour les ouvrir à des fables. Pour toi, sois circonspect en toute chose, supporte le mal, exerce tes fonctions d'évangéliste, remplis ton ministère. Quant à moi, je suis déjà une libation répandue, et le moment de ma mort est proche. J'ai combattu le bon combat, achevé ma course, gardé la foi. Il ne me reste plus qu'à recevoir la couronne de justice, que me donnera en ce jour-là le Seigneur, qui est le juste juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son avènement".
N'est-il pas merveilleux que nos puissions maintenant appliquer ces paroles à Monseigneur Nicolas ! Et avec quelle foi, quelle intégrité de foi nous pouvons, ensemble avec l'Eglise, lui dire : "Béni soit le chemin que tu parcours aujourd'hui car le lieu de repos est préparé pour toi". Et avec quelle foi nous pouvons entendre la parole de l'Eglise comme si elle était prononcée par lui-même : "Mon âme vivra et chantera la louange du Seigneur"...

Il y a dans la mort une douleur et un effroi indicibles, et en même temps un grand mystère, un mystère devant lequel nous pouvons nous tenir en vénération, et un mystère qui d'une façon inexplicable peut réjouir nos coeurs. La mort est terrible et monstrueuse ; Dieu ne nous a pas créés pour la mort, mais pour la vie et la vie éternelle. Et en même temps, dans un monde qui s'est égaré, dans un monde qui est devenu esclave du mal la mort est l'unique porte - la porte étroite dont parle le Christ - à travers laquelle nous pouvons accéder à l'éternité. L’horreur de la mort est annihilée par la résurrection du Christ… La mort qui, jadis était l'horreur ultime, est devenue porte s'ouvrant sur l'éternité.

Et lorsque nous pensons maintenant à Monseigneur Nicolas défunt, qui de toute son âme, de toute sa vie et de toutes forces tendait vers le Dieu vivant, par la prière, le jeûne, l'ascèse pastorale, qui y tendait de toutes les forces de son âme et de son corps, lorsque nous pensons à lui il est si merveilleux de réaliser qu'enfin pour lui est venu le moment de cette rencontre face à face avec le Dieu vivant ; il aspirait à cette rencontre et maintenant il voit le Christ vivant ressuscité, maintenant il apprend à connaître Dieu de la façon dont il est connu de Lui, et il prie pour les vivants et les défunts, pour ses enfants spirituels, adressant à Dieu les paroles d'Abraham : Voici les enfants que Tu m'as donnés : les vivants, nous tous, et les défunts qui l'ont précédé au Royaume de Dieu et l'accueillent maintenant avec une telle joie : Voici que notre pasteur est arrivé ! Notre maître est arrivé, celui qui nous faisait renaître par le baptême, qui nous consacrait par le Saint Chrême, nous taisait communier au Christ dans les Saints Mystères de Son Corps et de Son Sang, qui nous renouvelait dans le Mystère de la pénitence et qui par sa parole vivante et puissante nous appelait à la vie éternelle.

Il est si merveilleux de penser à lui maintenant qui, pasteur avec d'autres pasteurs, se tient devant la face du Grand Pasteur le Christ et intercède pour nous avec tous ceux qui prient pour nous !

Elevons donc nos prières pour lui afin que le Seigneur l’accueille avec l'amour et la joie qu'il mérite, nous en sommes convaincus, afin que l'éternité s'ouvre devant lui comme un abîme d'amour, comme une joie exultante, comme communion à Dieu, dont Pierre dit dans son épître que nous sommes appelés à devenir participants de la nature divine. Quelle merveille ! Tenons-nous donc maintenant, certes avec un coeur affligé, avec larmes et douleur, mais aussi avec foi et allégresse, priant pour lui et nous rappelant que le service des funérailles est un écho du service de Pâques : « Mort - où est ton aiguillon - Enfer, où est ta victoire - Le Christ est ressuscité et plus aucun mort ne demeure au tombeau !

Amen ». 

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