LA FONDATION DE LA PAROISSE DES TROIS SAINTS HIÉRARQUES :

les fondements théologiques et spirituels du retour à l’Icône.

St Basile

La Confrérie Saint Photius

       La Confrérie fut fondée le Dimanche 11 février 1923 (2), jour du « Triomphe de l’Orthodoxie », par quelques jeunes russes, étudiants du tout nouvel Institut Saint Serge, les trois frères Kovalevsky, Eugraphe, Maxime et Pierre, ainsi que cinq autres, parmi lesquels Nicolas Sakharov, Alexis Stavrowsky et Vsevolod Palachkowsky. Le jeune Vladimir Lossky, dès son arrivée à Paris en 1924, y participa activement (3). Ils sont persuadés de l’aspect providentiel de la dispersion des Orthodoxes à travers l’Europe causée par la révolution : « Dieu a voulu l’émigration orthodoxe en Europe afin qu’elle apporte la lumière de l’Orthodoxie qui durant mille ans s’est désintéressée de l’Occident »(4). L’Orthodoxie est seule capable « de faire ressurgir en Occident la tradition de l’Eglise indivise à partir de sources locales latentes toujours vivantes, enfouies depuis le schisme sous les malentendus historiques »(5). « Les confrères (...) découvrent très vite que pour s’appuyer sur la tradition héritée des Apôtres, la seule attitude possible est une conscience aiguë des canons, non par rigueur aveugle, mais pour un plus grand discernement, une clairvoyance sans compromis d’aucune sorte. C’est pourquoi la Confrérie Saint Photius, d’un commun accord, a refusé en 1931 de quitter l’Eglise russe, sans vouloir faire intervenir dans sa décision aucune considération politique, ni même simplement humaine, telle que l’impossibilité de communiquer avec le Patriarcat à cette époque »(6).

       Voici le manifeste de la Confrérie :

       « Nous proclamons et confessons que l’Eglise Orthodoxe est la seule, la vraie Eglise du Christ ; Qu’Elle n’est pas seulement orientale , mais qu’elle est l’Eglise de tous les peuples de la terre, de l’Orient, de l’Occident, du Nord et du Sud ; Que chaque peuple, chaque nation a son droit personnel dans l’Eglise Orthodoxe, sa constitution canonique autocéphale, la sauvegarde de ses coutumes, ses rites, sa langue liturgique. Unies dans les dogmes et les principes canoniques, les Eglises épousent le peuple du lieu.

       Nous nous opposons et nous condamnons toute tentative :

       1) de limiter l’Eglise Orthodoxe ;
       2) de séparer les Eglises les unes des autres ;
       3) de soumettre une Eglise à une autre Eglise plus puissante (7) .

       Nous confessons l’unité dans la multiplicité et la liberté, au Nom du Père du Fils et du Saint Esprit. Amen. » (8)

       Voici comment le jeune Vladimir Lossky (9), devenu membre de la Confrérie le 11 Mai 1928, commentera le patronage de Saint Photius : « Le but de la Confrérie se définit au paragraphe premier de ses statuts comme le service pour le triomphe universel de l’Orthodoxie…Ce n’est point par hasard que le nom de Saint Photius, ce grand défenseur de l’Orthodoxie, est devenu pour nous l’emblème de notre service d’Eglise. Face au monde hétérodoxe et à l’incertitude dogmatique de nombreux orthodoxes, elle doit donner une ferme confession de l’Orthodoxie – unique Vérité universelle, dont le patriarcat de Rome s’est détaché… L’unité chrétienne ne peut être atteinte qu’en confessant l’Orthodoxie qui doit renaître en Occident…(10). Les temps sont révolus et, dans la nouvelle perspective historique, le grand Photius, si injustement oublié des Orthodoxes, apparaît de nouveau, dans sa politique centrale, au croisement des destinées historiques de l’Eglise et du monde » (11).

       La Confrérie a donc deux buts principaux : « ranimer la conscience ecclésiale des Orthodoxes émigrés et ramener l’Occident à la Tradition Orthodoxe tout en respectant son identité profonde, en un mot, susciter en France une véritable Orthodoxie Occidentale » (12). Laissons de nouveau la parole à Vladimir Lossky, dans un rapport à la Confrérie du 18 Juin 1937, lorsqu’il esquisse l’histoire du mouvement: « En 1926, la Confrérie constata pour les Orthodoxes résidant en Occident la nécessité d’étudier et de vénérer les traditions orthodoxes du sol sur lequel, par les voies de la Providence Divine, nous sommes obligés d’habiter. On proclama la maxime : « tout ce qui est antérieur à 1054 est à nous ». On étudia les vies des Saints, on organisa des pèlerinages, on commença à rédiger un calendrier des Saints Orthodoxes de France. « En 1927, lorsque Eugraphe Kovalevsky fut placé à la tête du domaine Saint Irénée, le but essentiel de cette partie de la Confrérie, fut formulé par lui, comme un travail pour l’avènement de l’Orthodoxie Occidentale. Dès lors, la nécessité de restaurer le rite occidental au sein de l’Orthodoxie devint évidente.

       « En 1928-1929, la Confrérie prit part à l’organisation d’une paroisse française, paroisse de rite oriental il est vrai, mais qui joua son rôle dans l’œuvre de l’Orthodoxie occidentale, ne fut-ce que par l’intérêt qu’elle suscitait dans les milieux ecclésiastiques russes de la diaspora pour la mission orthodoxe en France (Paris, Nice , Strasbourg), consacrée à l’Orthodoxie occidentale. A maintes reprises, nous avons proclamé que le premier devoir religieux de l’émigration russe est la mission parmi les peuples de l’Occident. Telle était aussi la pensée du Béatissime Serge de Moscou, exprimée dans son décret aux évêques Russes de Karlowtsy.

       « En 1930-1931, au moment de la séparation du Métropolite Euloge de l’Eglise de Russie, lorsque les questions canoniques passèrent au premier plan, une définition canonique pour l’Orthodoxie Occidentale à venir devint nécessaire. Elle fut formulée, en termes généraux, de la manière suivante : Le territoire ecclésiastique d’Occident, comme tel, appartient au Patriarcat de Rome. Donc, aucune des Eglises locales d’Orient, ni celle de Constantinople ni celle de Russie, ne peut s’approprier ce territoire en y fondant des diocèses nouveaux (par exemple : diocèse de Paris, de Rome, etc…) Une Eglise locale d’Occident ne pourra naître que sur le sol même de l’Occident, comme résultat d’une mission, d’une restauration de l’Orthodoxie Occidentale avec ses traditions, son rite, sa spiritualité, le culte de ses saints locaux. Ce but, qui ne sera réalisé probablement, que par les générations futures, exige une collaboration des Orthodoxes de nationalités différentes, résidant en France et gouvernés par les Exarques légitimes de leurs Eglises Mères. Encore une fois, cette formule se trouve dans la ligne de la pensée du Métropolite Serge de Moscou qui, tout en réfutant les prétentions du Métropolite Euloge (13), se basait sur le même principe : impossibilité pour une Eglise locale d’Orient de fonder un diocèse normal sur l’ancien territoire du Patriarcat de Rome (14).

       « En 1932, au congrès de la Confrérie réuni à Monfort (15), (…) fut présenté un appel aux Orthodoxes de la diaspora pour s’unir dans la grande œuvre de restauration de l’Orthodoxie Occidentale… » (16)

       Le « Domaine saint Irénée », fondé en Janvier 1926, avec Eugraphe Kovalevsky à sa tête à partir de 1927, commencera l’élaboration de textes liturgiques orthodoxes à partir des textes occidentaux. Une « Commission de France », en revanche, se chargera alors exclusivement de la traduction des textes orientaux en français.

       Bien que très éloigné de toute « propagande orthodoxe auprès des Français » (17) et ayant pour seul souci « les Russes dénationalisés », voyant que les textes slavons devenaient progressivement incompréhensibles aux enfants émigrés, le métropolite Euloge donna sa bénédiction à la création d’une paroisse de langue française dans un but strictement pastoral. Ce qui fut fait le 3 Octobre 1927, avec la bienveillance des professeurs de l’Institut Saint Serge, favorables, autour du Père Serge Boulgakov, à tout ce qui pouvait favoriser le dialogue oecuménique. Une première liturgie fut célébrée en langue française le 11 Novembre, fête de Saint Martin. La paroisse regroupait alors 41 français (18),mais n’avait ni local ni prêtre attitré.

       C’est le Père Lev Gillet, bénédictin reçu dans l’Eglise par simple concélébration le 25 Mai 1928, qui va collaborer avec la Confrérie, en tant que premier prêtre Orthodoxe de langue Française (19), et sera nommé recteur de la paroisse « de la Transfiguration et de Sainte Geneviève » le 26 Novembre 1928. Dans le manifeste publié en Janvier 1929, dans le premier numéro du bulletin la Voie, il donnera une bonne expression de la position générale de la Confrérie :

St Grégoire

       « Si nous relevons de son Eminence le Métropolite Euloge, ce n’est pas tant qu’il est le chef des Orthodoxes russes de l’Europe occidentale, mais, (conformément aux canons) en tant qu’il est l’évêque le plus proche de notre communauté naissante. Il est possible, il est même normal, que l’Orthodoxie française, lorsqu’elle aura atteint un certain stade de développement, devienne autonome. Et comme l’Orthodoxie n’est pas byzantine ou slave, mais universelle, il appartient aux Orthodoxes Occidentaux de créer un type d’Orthodoxie propre à l’Occident qui, par un retour aux sources traditionnelles locales, pourra sur certains points différer notablement du type oriental. (…) Français de nationalité ou de langue, nous nous sentons liés à l’ancienne tradition « orthodoxe » de la France, à la France « très chrétienne » des siècles où l’Orient et l’Occident n’étaient pas séparés. Saint Irénée (qui fut le trait d’union entre l’orient et l’occident), les martyrs de Lyon et de Vienne, Saint Denys, Saint Martin de Tours, Sainte Geneviève : tels sont quelques uns des grands noms auxquels nous voulons nous rattacher. Mais nous ne nous sentirons étrangers ni à Saint Louis ni à Jeanne d’Arc, ni à Pascal. Et tout ce que le cœur français et l’intelligence française d’aujourd’hui créent de bon et de grand nous voulons aussi le sentir nôtre, le consacrer au Christ, le faire orthodoxe. (…) Nous devons tendre à ce que, aux yeux de ceux qui découvrent en nous l’Orthodoxie, ce mot devienne synonyme de deux grandes choses : croire en Jésus-Christ, vivre en Jésus-Christ »(20).

       En 1929, le premier laïc français est ordonné prêtre, le père Georges Jouanny. « En plus de l’essor de l’Orthodoxie française, l’année 1929 est marquée par la réunion de la Confrérie, le jour de St Léon pape de Rome, aux fins de discuter des questions de l’Orthodoxie Occidentale. Trois liturgies sont célébrées ce jour là, dans l’église confrériale (à St Cloud): la romaine, la gallicane, selon le texte de Vladimir Guétté approuvé par le Saint Synode en 1875, et la liturgie de Saint Jean Chrysostome en latin ; la confrérie étudie les questions dogmatiques, (…) canoniques, (…) liturgiques : on constate que pour développer la renaissance de l’Orthodoxie en Occident, il faut adopter, d’une part une intransigeance absolue sur le plan dogmatique (21), et, d’autre part, sur le plan liturgique, prévoir la réalisation de traditions pleinement occidentales.» (22)

       Cette « intransigeance absolue sur le plan dogmatique » fut également l’attitude du Père Georges Florowsky (23), aussi bien dans le travail accompli à Paris à l’institut Saint Serge que dans sa participation au « Fellowship Saint Alban et Saint Serge », et s’avéra, associée à la grande ouverture du métropolite Antoine Bloom, d’une singulière efficacité œcuménique et spirituelle. La France en revanche fut livrée à la politique de compromis systématique sur le plan dogmatique du Père Serge Boulgakov, ce qui accrut la situation actuelle de morcellement spirituel entre les juridictions orthodoxes, ainsi qu’à l’intérieur même des juridictions entre certaines paroisses, parfois plus éloignées les unes des autres que les différentes confessions chrétiennes elles-mêmes (24).

       Cette fidélité à l’Orthodoxie patristique, c’est-à-dire à la Tradition vivante, cet « amour de la Vérité », est qualifié de nos jours par certains d’ « intégrisme » (25). Ce qualificatif est tout à fait anachronique et n’avait aucun sens à l’époque. Il y avait alors, d’un côté, des Orthodoxes russes qui ne s’intéressaient qu’aux Russes et considéraient l’Orthodoxie comme une question purement nationale : un Français était Catholique par définition, un Russe Orthodoxe par définition, toutes théologies équivalentes – aussi dans un mouvement comme l’ACER, par exemple, qui avait toutes les qualités sauf celle de s’intéresser aux Occidentaux et en particulier aux Français, les Russes participaient-ils, sans s’interroger plus avant, aux mouvements oecuméniques. D’un autre côté, il y avait ceux qui se souciaient des Occidentaux et s’intéressaient, d’un point de vue spirituel, à la culture et à la religiosité occidentale. Ceux-ci, c’est-à-dire alors les quelques membres de la Confrérie Saint Photius (26), désiraient faire connaître la richesse de l’Orthodoxie. Ils désiraient partager le Christianisme dans sa plénitude avec tous ceux qui en étaient privés depuis le schisme de 1054 et, bien avant encore, par la domination de la théologie augustinienne en Occident.

       « Le 11 Novembre 1930, fête de St Martin de Tours, une grande victoire d’un caractère symbolique est remportée en l’église cathédrale St Alexandre Nievsky : une liturgie est célébrée en français par le Métropolite Euloge et 4 prêtres français."(27) L’église est remplie de Français Orthodoxes ou proches de l’Orthodoxie.

       Hélas les conséquences du drame vécu par la Russie allaient bouleverser les progrès de cette entreprise.


2) Et non pas le 11 Février 1925, comme l'affirme Vincent Bourne (qu'hélas nous avons suivi dans l'édition française de notre livre), La divine contradiction, L'avenir catholique orthodoxe de la France, Paris, 1975, p 80.

3) Nous devons ces renseignements à monsieur Nicolas Lossky.

4)Eugraphe Kovalevsky, " Ma vie ", cité sans référence dans V. Bourne, op. cit, p. 101.

5) Maxime Kovalevsky, " Témoignage ", dans Jean de Saint Denis, in memoriam, Paris, Présence Orthodoxe (sans date), p.20.

6) Catherine Aslanoff, " Le Père Grégoire Krug ", dans Carnets d'un peintre d'icônes, p 28.

7) C'est le centralisme romain qui est visé ainsi que la situation malheureuse de l'Eglise Gallicane, que Charlemagne fit absorber par l'Eglise latine. Voir à ce sujet la magnifique page de Vladimir Lossky sur le conflit du gallicanisme avec l'universalisme latin dans Sept jours sur les routes de France, Juin 40, p.53-54 (voir aussi p. 38-39).

8) Texte cité dans Bourne, op. cit., P. 78.

9)V.Bourne prétend, et cela de manière erronée, (La divine Contradiction, I, p. 86) qu'il n'est devenu membre de la Confrérie que le 11 Mai 1928.

10) C'est nous qui soulignons.

11) Lettre à E.Kovalevsky, probablement de la fin de 1924 ou du début 1925, citée sans date dans Bourne, op. cit. I, p.79.

12) Alexis van Bunnen, " Une Eglise Orthodoxe de rite Occidental, l'E.C.O.F ", mémoire de licence en histoire, Faculté de Philosophie et lettres, Louvain, 1981, ( dactylographié) p.84.

13) Fonder, en territoire occidental, un diocèse indépendant de son Eglise Mère.

14) Pour un commentaire intéressant de ce texte, voir Alexis van Bunnen, op.cit, p 85 et note n° 9 ; quant à son actualité, cf. Olivier Clément, " Avenir et signification de la diaspora Orthodoxe en Europe Occidentale ", Contacts n° 130, 1978, III, p. 273-283, où des principes ecclésiologiques identiques sont exprimés.

15) Petite bourgade non loin de Paris où, dans une maison particulière, étaient de temps en temps célébrés des offices orthodoxes.

16) Rapport de Vladimir Lossky du 18 Juin 1937 à la Commission pour les affaires de l'Orthodoxie Occidentale (constituée pour administrer les paroisses orthodoxes occidentales après la mort de Monseigneur Winnaert). Texte complet in van Bunnen, op. cit., Annexe n° 11, p. 61.

17) Cf. Métropolite Euloge, Chemins de ma vie, Paris, 1947, en russe, p. 542-544.

18) Chiffre donné dans Bref historique de l'Orthodoxie Occidentale en France entre 1925 et 1931, extrait du rapport envoyé à Moscou en 1947 par le père E.Kovalevsky et la Confrérie Saint Photius, in van Bunnen, op. cit., Annexe 11bis, p. 72.

19) Après, bien sur, le père Vladimir Guetté ; mais plusieurs décades séparent ce dernier des évènements que nous relatons ici, sans que l'on puisse établir de lien direct.

20) Texte complet in Elizabeth Behr-Sigel, Un moine de l'Eglise d'orient, Paris, 1993, p. 199 et suivantes.

21) C'est nous qui soulignons.

22) Bref historique, van Bunnen, p.73.

23) Voir l'article en anglais : Le témoignage de l'Eglise universelle, dans le volume 13 des Œuvres, L'Ecuménisme, une approche doctrinale, (The testimony of the Church universal, in The Collected works, XIII, Ecumenism, A doctrinal approach,) p. 165-167, où le Père Georges exprime exactement, et certainement sous son influence, les thèses de la Confrérie sur la mission de l'Orthodoxie, aussi bien vis à vis du monde que dans les rencontres oecuméniques.

24) Voir à ce sujet l'article en anglais de Aleksander Filonenko, "L'Eglise Orthodoxe Russe en Grande Bretagne : laïcité et ouverture au monde ", (The Russian Orthodox Church in Britain : Laïty and Openness to the world) dans Sourozh n° 78, Décembre 1999, p. 29-30.

25) Par exemple E.Behr-Sigel, op.cit., p. 182-183 ; p. 196 ; voir également " La création de la première paroisse orthodoxe de langue française ", dans le numéro 730 de La vie spirituelle consacré à Vladimir Lossky, paru en Mars 1999, où Lossky se voit attribuer le rôle principal, p.68-69. Voir aussi une deuxième version de la même conférence, donnée à l' I.T.O. le 28 Fevrier 1999, dans S.O.P. supplément n°237, p.3, mais où Lossky, cette fois-ci, ne semble plus avoir le même rôle.

26) Aux quels il faut ajouter sans doute, à sa façon, le seul Paul Evdokimov.

27) Bref historique, op. cit. p. 73.


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